Si vous n’avez pas lu sur l’assassinat d’un membre du Hamas, Mahmoud Al-Mabhouh cette semaine, vous avez manqué quelque chose. Dix hommes et une femme ont débarqué à Dubaï le 19 janvier dernier. Le seul but de leur visite était de tuer le chef du trafic d’armes du Hamas. L’opération était réglée au quart de tour, comme un ballet macabre. Les extraits vidéos montrant les suspects dans l’aéroport et l’hôtel où s’est enregistré l’homme à abattre étaient fascinants à regarder. On les voit costumés, se faire passer en personnel d’hôtel ou en clients revenant d’une partie de tennis. Ces derniers, munis de raquettes de tennis, ont pris l’ascenseur avec la victime et l’ont suivi dans le couloir pour repérer sa chambre.
Lorsque j’écrivais mon article mercredi, des scènes de Mission Impossible, une série que j’adorais quand j’étais jeune, me revenaient en tête. Et comme à Dubaï, il y avait une femme dans la célèbre série américaine.
La police de Dubaï est à 99% certaine que les tueurs étaient des agents du Mossad, les services secrets israéliens. En effet, les déguisements, le mode d’exécution, tout pointe vers Israël. On sait que le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, et le Fatah, l’autorité palestinienne reconnue par la communauté internationale, se livrent une guerre fratricide depuis 2006. Toutefois, une exécution si professionnelle et sophistiquée ne peut être l’oeuvre du Fatah, qui n’éternue pas sans demander la permission à Israël.
Israël a mis la Grande-Bretagne dans l’embarras, avec l’usurpation de l’identité de six Britanniques établis dans l’État hébreu. Le gouvernement britannique a lancé une enquête mais je serais étonnée qu’elle porte fruit. Les deux experts à qui j’ai parlé mercredi sont certains que les meurtriers ne seront jamais retrouvés.
Si Mossad est effectivement l’auteur de cet assassinat (probablement un avertissement à d’autres ennemis, comme l’Iran), Israël a fait preuve d’une extrême arrogance face à la loi internationale et à ses pays amis. Mais soyons honnêtes. Cette histoire rocambolesque, aussi intrigante qu’un film à suspense, nous a excités comme des puces, comme l’écrit Melanie Reid.
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