
Photo André Tremblay, La Presse.
Silvia Galipeau
Quelle horreur. Imaginez un père ambitieux au point de faire signer des contrats de réussite scolaire à son enfant. Pas à 15 ans. Mais à 7! Dans le genre de pression précoce, on peut difficilement faire mieux.
Pour que sa fille soit la meilleure en vélo cette fois, le père acceptera tacitement qu’elle s’injecte de l’EPO. Qu’elle s’injecte de l’EPO! Ça n’est pas banale, tout de même: c’est dire, ni plus ni moins, qu’il l’encouragera, non seulement à tricher, mais aussi à mentir. Beau modèle parental. Vraiment.
Sans parler de l’enfer que vivra ensuite la pauvre fille avec son entraîneur, la violence psychologique et physique qu’elle subira, et les relations sexuelles auxquelles elle pliera.
C’est là bien sûr la «triste» (faute de meilleur qualificatif) histoire de Geneviève Jeanson, révélée par le journaliste Alain Gravel (Enquête, Radio-Canada), dans un livre à paraître sous peu, aux éditions Voix Parallèles. Le collègue Simon Drouin en relate ici et ici les grandes lignes.
Vous voulez bousiller la vie d’un enfant? Vous savez maintenant exactement quoi faire. Les (mauvais) exemples ne manquent pas.
Bien sûr, la cycliste a sa part de responsabilités, sans parler, horreur, de l’entraîneur. Mais l’ambition mal placée du paternel, à mon humble avis, aussi.
PS: Sur la photo, Geneviève Jeanson, en compagnie de son père, après sa «victoire» à la Coupe du monde de vélo de Montréal, en 2005.