D’origine colombienne, ce guitariste et compositeur montréalais a peaufiné, perfectionné, maîtrisé dans ce quatrième album ce qui le passionnait dans les années 70, alors qu’il vivait son adolescence au cœur de Bogota.
De concert avec l’excellent réalisateur bélizien Ivan Duran, qui fréquente régulièrement Montréal, Roberto Carlos Lopez s’est mis à la recherche de la distorsion perdue (…) et a créé ces chansons empreintes de champeta, cumbia, boogaloo, funktropical et rock, non sans rappeler que senor Carlos Santana, époque Abraxas, était jadis la pointe d’un iceberg beaucoup plus considérable qu’on ne le croit.
Dans les années 60, l’industrie occidentale de la musique n’avait admis que Senor Carlos, sorte d’exception confirmant la règle: l’esprit rock des latins dans les grandes villes ne pouvait traverser les frontières étanches de la culture anglo-américaine. De l’Amérique latine, on n’importait que les clichés touristiques, il va sans dire.
Quelques décennies plus tard, ces sonorités rejaillissent à travers cet excellent projet rétro-nuovo évoquant aussi la rumba congolaise, le soukouss, le highlife, l’afrobeat, musiques africaines diffusées à fond la caisse par les picós, fameux sound systems colombiens.
Féru d’harmonies complexes et d’actualisations jazzistiques, Roberto Lopez a cette fois simplifié ses équations à la demande de son réalisateur, ce qui lui a permis de muscler ses propositions rythmiques, d’enrober ses riffs de saturation, de faire monter le volume au maximum, et ce sans faire bouger d’un iota l’authenticité de sa facture.
Aucune édulcoration, aucun opportunisme au programme. Pour une rare occasion, la nostalgie est ici au service d’une actualisation d’envergure.
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